mercredi 20 juin 2012

"Pour être une fois au monde, il faut à jamais ne plus être."   Albert Camus


Il est maintenant 01:30 et je ne dors pas encore, non je ne dors pas, je songe...
Les dernières gouttes de ce 100% pur arabica bon marché, acheté dans cette petite enseigne tenue par cette famille aux allures étranges et intrigantes, parcourent lentement mon corps, me maintenant, tant bien que mal, dans un certain état de lucidité. J'ignore combien de temps encore ce mince filet de café qui court dans mes veines me tiendra éveillé; 1 heure, 30 minutes, 10 minutes,...?
Les bâillements se suivent et s'entrecroisent, s'accordant à me dire que le sommeil est au pas de ma porte, alors que faire? 
Me cacher?
Ce serait folie n'est-ce pas? Il n'existe nul lieu où le sommeil ne puisse me trouver...
Courir?
Non, je ne ferais qu'ensemencer sa fureur...
Serais-je donc contrains à me résigner face à l'impotence de ma condition humaine?
Dois-je accepter qu'une lutte éternelle contre mes limites est perdue d'avance?
Me résigner devant cette terrible fatalité qui me nargue? 
Non, je ne m'y résoudrai point, agir de la sorte serait accepter d'abandonner mon destin entre les mains décharnées de la sombre évidence que je ne peux me permettre d'accepter. 
Mais non, jamais je ne m'y abandonnerai, jamais je ne sombrerai dans la lâcheté, malédiction toujours suivie des pires regrets et des plus douloureux remords...
Alors, comme il existe des hommes-qui-acceptent, des hommes-beni-oui-oui,
 je me ferai homme-hibou, homme-vampire, homme-qui-ne-dort-plus, homme-qui-dit-non.